Des proches des plus puissants dirigeants chinois, dont le président Xi Jinping et l'ancien Premier ministre Wen Jiabao, ont utilisé les paradis fiscaux pour cacher partie de leur fortune, révèle un réseau de journalistes d'investigation. Parmi les firmes occidentales les ayant aidé à constituer des entités "offshore", les banques helvétiques UBS et Credit Suisse.
Selon les documents financiers obtenus par le Consortium indépendant des journalistes d'investigation (ICIJ), basé à Washington, près de 22'000 clients originaires de Chine populaire ou Hong Kong sont liés à des compagnies "offshore" dans les paradis fiscaux. Ces informations ont également été rapportées dans "Le Matin" et les quotidiens alémaniques "Tages-Anzeiger"/"Der Bund".
Parmi ces clients, des millionnaires issus du monde des affaires, dont Yang Huiyan, la femme la plus riche de Chine. Les 2,5 millions de dossiers confidentiels décortiqués par l'ICIJ révèlent un véritable "who's who" de l'élite politique de la 2e économie mondiale.
Sont par exemple impliqués des proches de Xi Jinping, l'actuel chef d'Etat, et de Wen Jiabao, Premier ministre de 2003 à 2013, relèvent notamment les quotidiens allemand et britannique "Süddeutsche Zeitung" et "The Guardian", qui comptent parmi les quelque cinquante organisations et médias partenaires de l'ICIJ à travers le monde pour analyser les documents.
Ces médias se basent sur l'exploration de la base de donnée "Offshore-Leaks", qui recense des sociétés "offshore" et dont des documents - les plus récents datant de 2010 - ont été communiqués à l'ICIJ. Aucun des proches de dirigeants concernés n'a voulu s'exprimer sur ces données, ont indiqué les journaux.
Selon l'ICIJ, 90% des clients de Chine continentale ont constitué des entités "offshore" aux îles Vierges britanniques, avec, outre l'aide des deux grosses banques helvétiques, celle d'autres firmes occidentales telles que le cabinet d'audit PricewaterhouseCooper (PwC) ou la Deutsche Bank. Quelque 7% d'entre eux se sont établis aux îles Samoa, et 3% dans d'autres zones.
Selon le "Tages-Anzeiger"/"Der Bund" et "Le Matin", Credit Suisse a supervisé en 2006 la création d'une société qui appartiendrait à un fils de l'ancien Premier ministre Wen Jiabao. Les données visibles sur le site d'"Offshore-Leaks" - liens entre entreprises, banques et particuliers - confirment l'implication de la banque helvétique dans la création de cette société.
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