Après l'entrée en vigueur de l'ordonnance contre les rémunérations abusives, Ethos renforce ses lignes directrices de vote pour les assemblées générales. La fondation genevoise recommande aux sociétés de procéder à un vote séparé sur les parts fixe et variable des rémunérations des managers. Ces revenus ont progressé de 2% en 2012.
Publiant lundi ses lignes directrices applicables aux assemblées générales de 2014, la Fondation Ethos explique avoir notamment procédé à des adaptations dans le cadre de la mise en oeuvre de l'ordonnance d'application de l'initiative Minder contre les rémunérations abusives, texte accepté en mars 2013 par le peuple. Les montants de ces revenus doivent correspondre à la taille et la complexité des sociétés.
Toutefois, les rémunérations fixes ne sauraient dépasser sans justification la médiane d'un groupe d'entreprises de référence, rappelle la fondation genevoise, qui conseille et assume des mandats de gestion pour 140 caisses de pension. La part variable ne devrait elle pas excéder trois fois le salaire fixe pour un directeur général (CEO), pour autant qu'il obtienne des performances "exceptionnelles".
Pour la direction générale, Ethos part du principe que les salaires fixes et les attributions pour les plans de participation à long terme peuvent être votés de manière prospective, soit en début d'exercice. En revanche, les bonus sont accordés sur la base de résultats passés.
Dans la foulée, Ethos a aussi dévoilé la 8e édition de son étude annuelle sur les rémunérations des dirigeants des 100 plus grandes entreprises cotées à la Bourse suisse. De manière générale, les salaires des managers sont restés "très élevés" en 2012, affichant une hausse de 2 % au regard de l'année précédente.
La croissance illustre pour l'essentiel des salaires en progression dans les 20 plus grosses capitalisations de la Bourse suisse, lesquelles ont octroyé des rémunérations globalement en hausse de 6%. Elle reflète aussi les grosses augmentations obtenues par les patrons des cinq groupes du secteur financier (Credit Suisse, UBS, Julius Baer, Swiss Re et Zurich Insurance.)
Après un plongeon de 21 % en 2011, les salaires de ces cinq managers ont quasiment retrouvé leur niveau de 2010, note Ethos. Les trois administrateurs les mieux payés, à savoir Daniel Vasella (Novartis), Franz Humer (Roche) et Peter Brabeck (Nestlé) sont tous d'anciens présidents et directeurs généraux. Chacun a gagné 8 millions de francs ou plus.
Les 20 membres de la direction générale les mieux rémunérés ont eux empoché plus de 5 millions de francs chacun. Le patron de Roche, Severin Schwan, s'est hissé au premier rang avec une rémunération totale de plus de 14 millions. Il est suivi de Joe Jimenez, Novartis (près de 13 millions) et Steven Newman, Transocean (aussi plus de 13 millions), Paul Bulcke, Nestlé (environ 12 millions).
