Pour la première fois en dix ans, la proportion de dirigeants étrangers dans les grandes entreprises suisses a diminué l'an passé. Alors qu'entre 2006 et 2011, cette part est passée de 36 à 45%, elle a stagné en 2012, pour se contracter à 42% l'année suivante.
Présentant lundi à Zurich l'édition 2014 de son étude "Schilling Report", Guido Schilling n'a pas caché sa surprise, le spécialiste du recrutement n'ayant pas escompté un tel recul sur l'année sous revue. Il y a trois ans, il tablait même qu'en 2015 la moitié des dirigeants des 100 plus grandes entreprises suisses seraient étrangers.
M. Schilling a attribué le recul à la concurrence des pays étrangers pour les positions de cadres dirigeants. Une tendance qui se dessinait déjà depuis deux ou trois ans, selon l'expert. L'Allemagne et d'autres pays dont l'économie se porte bien offrent aujourd'hui des postes attrayants pour ces managers.
Toutefois, en ne considérant que les 20 multinationales de l'indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) de la Bourse suisse, soit les plus grosses capitalisations helvétiques, plus de la moitié ont un patron étranger.
Ainsi par exemple, celui de Nestlé, Paul Bulcke est Belge, celui de Novartis, Joseph Jimenez, Américain, tout comme son homologue de Credit Suisse, Brady Dougan, alors qu'un Autrichien, Severin Schwan dirige Roche. Et le président de la direction de Holcim, Bernard Fontana, possède lui un passeport français.
Reste que le recul observé ne peut pas directement être mis en relation avec l'acceptation par le peuple suisse le 9 février dernier de l'initiative populaire de l'UDC "contre l'immigration de masse". Le débat sur une limitation de l'afflux d'étrangers a cependant pu susciter la crainte pour certains managers et leur famille de venir s'installer en Suisse.
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