François Hollande est monté en première ligne lundi pour piloter depuis l'Elysée les discussions avec les prétendants au rachat de la branche énergie d'Alstom, General Electric et Siemens. Le président français demande des engagements de la part des deux groupes.
Premier reçu dans la matinée, le PDG du groupe américain General Electric, Jeffrey Immelt, est ressorti après une heure d'entretien, évoquant "un dialogue ouvert, amical et constructif". Joe Kaeser, le patron de l'allemand Siemens devait être reçu à son tour par le chef de l'Etat français à 18h00.
François Hollande s'est félicité du délai de deux jours que s'est accordé Alstom avant de répondre aux offres des groupes américain et allemand, rappelant les lignes rouges fixées par le gouvernement: la préservation de l'emploi dans l'Hexagone, la localisation des activités (énergie et transports essentiellement) et l'indépendance énergétique de la France.
A Berlin, le ministère allemand de l'Economie a plaidé ouvertement lundi pour un rapprochement Alstom/Siemens qui constituerait selon lui une "grande chance et un gros potentiel" pour les politiques industrielles allemande et française.
Les grandes manoeuvres autour du sort du groupe français devaient se poursuivre en début de soirée par un entretien du chef de l'Etat avec Martin Bouygues, actionnaire de référence d'Alstom qui dispose de 29,4% du capital.
Arnaud Montebourg a martelé lundi que le gouvernement refuse "le fait accompli", à savoir "qu'Alstom, en trois jours, décide de vendre 75% d'un fleuron national dans le dos de ses salariés, dans le dos du gouvernement, dans le dos de la plupart de ses administrateurs et de ses cadres dirigeants".
Le ministre de l'Economie a laissé entendre qu'il était favorable à un rapprochement d'Alstom avec Siemens, auquel le PDG du groupe industriel français, Patrick Kron, est en revanche viscéralement opposé. L'Etat français n'est plus actionnaire d'Alstom depuis 2006 mais l'exécutif entend peser de tout son poids dans cette affaire.
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