Sans la moindre question ou remarque, l'assemblée générale (AG) de Publigroupe a donné mardi son feu vert à la vente de Publicitas. Réunis à Lausanne, les actionnaires ont littéralement plébiscité par 99,23% des voix la modification des statuts qui ouvre la voie à la transaction. Rien de nouveau n'a filtré en revanche sur local.ch.
Principal point à l'ordre du jour de la 123e AG ordinaire de Publigroupe, le sort de Publicitas a été réglé en quelques secondes de vote électronique. Les actionnaires ont totalement suivi la proposition du conseil d'administration.
Début avril, Publigroupe, le groupe lausannois spécialisé dans la commercialisation d'annonces, a annoncé qu'il voulait se recentrer sur le numérique. Conséquence, il entend vendre sa filiale Publicitas, riche de 124 ans d'histoire, à la société de participations allemande Aurelius pour plus de 10 millions de francs.
L'absence de toute prise de parole a surpris jusqu'à Hans-Peter Rohner, président du conseil d'administration de Publigroupe. "Qu'il n'y ait eu aucun commentaire, aucun cri de frustration, aucune question, oui ça m'a surpris. J'étais préparé à prendre position".
"De l'autre côté, sentir le soutien comme il a été exprimé dans les différents votes, ça fait énormément de bien. Mais c'est une page lourde qui se tourne", a-t-il déclaré à l'ats.
Hans-Peter Rohner a rappelé que le choix de vendre Publicitas et de privilégier le numérique avait été mûrement réfléchi. C'est la décision "la plus difficile, mais peut-être aussi la plus courageuse"à prendre ces dernières années, a-t-il reconnu.
Le président a passé en revue les évolutions qui ont entraîné cette décision. En moins de 10 ans, le marché des annonces pour la presse a baissé de moitié. Le basculement vers internet et les médias sociaux est peut-être le plus grand changement depuis Gutenberg, a remarqué le président.
Ces dernières années, Publicitas a enregistré des pertes dépassant les 80 millions de francs: ce n'était "plus acceptable". Sans Publicitas, Publigroupe va devenir plus petit, plus profitable et réalisera près de 85% de son chiffre d'affaires dans le digital, a affirmé le président du conseil d'administration. Le feu vert des autorités de la concurrence est encore nécessaire.
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