Marquée ces dernières semaines par les annonces de fusions et acquisitions, l'industrie pharmaceutique fait face à des bouleversements historiques. Les ventes et les bénéfices des 20 plus grandes entreprises mondiales continuent à reculer, selon une étude du cabinet d'audit et de conseil Ernst & Young (EY).
Les chiffres d'affaires des principaux laboratoires ont reculé lors des deux dernières années, mais aussi au premier trimestre 2014, a indiqué lundi EY dans un communiqué. La pression sur les prix exercée par les organismes payeurs, la stagnation de la demande et la concurrence accrue des génériques mettent ces entreprises à rude épreuve.
Les ventes cumulées des 20 groupes étudiés ont atteint 460 milliards d'euros (560 milliards de francs) l'an dernier, soit une baisse de 3% sur un an. Leur résultat d'exploitation s'est monté à 112 milliards d'euros, en recul de 6%. La marge bénéficiaire d'exploitation a diminué de 25% en 2012 à 24% en 2013, après une baisse presque équivalente l'année précédente.
Pour remédier à cette érosion, le secteur a procédé à des économies qui se sont aussi répercutées sur les dépenses consacrées à la recherche et au développement. Les 20 plus grands groupes pharmaceutiques ont ainsi réduit celles-ci de 1,8%, confirmant une évolution entamée après 2010.
"Pour l'industrie pharmaceutique, croître de façon indépendante devient de plus en plus difficile", relèvent les auteurs de l'étude. Les grands groupes se rapprochent de sociétés spécialisées dans des principes actifs innovants pour atteindre une croissance supplémentaire et améliorer leurs positions sur certains marchés.
