L'assemblée générale de la compagnie aérienne italienne Alitalia a validé vendredi les comptes 2013 et une nouvelle augmentation de capital. Elle a toutefois laissé de côté le dossier sensible de l'alliance avec la compagnie émiratie Etihad Airways.
Les actionnaires de la compagnie ont donné leur feu vert pour une nouvelle augmentation de capital d'un maximum de 250 millions d'euros (303 millions de francs), a annoncé Alitalia, qui est structurellement déficitaire et a déjà frôlé la faillite fin 2013.
Ils ont également approuvé les comptes de la compagnie pour l'année 2013, précise Alitalia sans en révéler le détail. Selon la presse italienne, ils comporteraient une perte consolidée de 568,6 millions d'euros.
Ils n'ont en revanche pas abordé le dossier Etihad, a rapporté aux médias italiens un responsable du collège syndical, Giovanni Barbara, à sa sortie de la réunion. Ce thème sera abordé "lorsque les administrateurs seront prêts, quand les choses seront mûres", a-t-il dit.
"Nous avons tous travaillé avec une grande responsabilité, y compris Poste Italiane", a-t-il ajouté en allusion au groupe public, qui détient 19,48% d'Alitalia mais se montre réticent à participer en l'état au plan de sauvetage. Celui-ci prévoit l'entrée d'Etihad à hauteur de 49% de son capital.
Poste Italiane a fait savoir ces derniers jours qu'elle était prête à participer au sauvetage de la compagnie, mais à condition de pouvoir placer ses fonds directement dans la nouvelle société à naître, et non dans l'actuelle Alitalia, qu'elle considère comme une "bad company". Les banques actionnaires d'Alitalia, qui ont déjà dû accepter une forte restructuration de la dette, s'opposent à cette position.
Les négociations sur le mariage Alitalia-Etihad, démarrées en décembre 2013, devraient donc se poursuivre dans les prochains jours.
Le ministre italien des Transports, Maurizio Lupi, et l'administrateur délégué d'Alitalia, Gabriele Del Torchio, avaient auparavant dû démentir vendredi des informations de presse selon lesquelles Etihad aurait posé un "ultimatum" dans ses tractations avec la compagnie italienne et exigé que tout soit réglé d'ici lundi, faute de quoi son offre serait retirée.
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