L'Arc jurassien n'est souvent que peu touché par l'évolution conjoncturelle du reste de la Suisse en raison de sa structure sectorielle hautement spécialisée. Sa forte orientation sur le marché international le rend en revanche dépendant de la demande étrangère.
"L'Arc jurassien n'a pas pu profiter du super-cycle de l'économie interne", a expliqué mercredi l'économiste Sara Carnazzi Weber en présentant une étude de Credit Suisse. Situés à l'écart des grands centres, les cantons de Neuchâtel et du Jura, ainsi que le Jura bernois ne profitent pas de la force d'attraction de ceux-ci en termes d'emploi et d'évolution démographique.
La forte croissance de l'emploi et de la population observée dans une grande partie de la Suisse y prend des formes plus nuancées, relève cette étude présentée à Neuchâtel devant un parterre d'entrepreneurs. Les prix des logements en propriété n'y ont ainsi guère augmenté depuis l'an 2000, à l'exception de la région de Neuchâtel qui affiche une certaine dynamique des prix.
L'étude rappelle que l'industrie horlogère est la branche la plus porteuse d'emplois dans toutes les régions de l'Arc jurassien, à l'exception du Jura bernois. Cette forte concentration sectorielle dans les industries orientées à l'exportation rend cet espace particulièrement sensible à l'évolution conjoncturelle internationale.
L'une des spécificités de l'Arc jurassien est un marché du travail international, les frontaliers ayant encore gagné en importance. Sur le plan du marché du travail, les cantons frontaliers de Neuchâtel et du Jura ainsi que le Jura bernois affichent une interconnexion plus marquée avec la France qu'avec les autres régions suisses.
Le nombre de frontaliers y a plus que doublé depuis 2000 et s'élève aujourd'hui à environ 18'000 personnes. Le nombre de pendulaires en provenance d'autres régions de Suisse n'atteint en revanche que quelque 10'200 personnes. Dans la région de La Chaux-de-Fonds, les frontaliers sont beaucoup plus nombreux que les pendulaires.
