Le géant gazier russe Gazprom a annoncé jeudi avoir dégagé au premier trimestre un bénéfice net en chute de 41% sur un an, plombé en particulier par la dette de l'Ukraine. Le bénéfice net s'est élevé entre janvier et mars à 223 milliards de roubles (5,6 milliards de francs).
Le chiffre d'affaires, en hausse de 7%, passe à 1558 milliards de roubles (39,1 milliards de francs).
Les analystes s'attendaient à un plongeon des profits en raison de la chute du rouble. Mais le groupe public a également passé une provision de 71,3 milliards de roubles (1,8 milliard de francs) dans ses comptes, due à la dette de Kiev, à qui il a fini par couper ses livraisons en juin.
Cette provision a entraîné une hausse de 15% de ses dépenses d'exploitation à 1089 milliards de roubles (27,3 milliards de francs). Par conséquent, le bénéfice d'exploitation a diminué de 8% sur un an à 472 milliards de roubles (11,8 milliards de francs).
Les seules ventes de gaz sont en légère hausse de 1% à 909 milliards de roubles (22,8 milliards de francs). Pour l'Europe, son principal marché hors de la Russie et sa principale source de bénéfice, elles ont augmenté de 13% à 484 milliards de roubles (12,1 milliards de francs), soutenues à la fois par une augmentation des volumes et du prix moyen.
Bien qu'il ne soit visé par aucune sanction occidentale, le groupe public russe est sous pression dans l'Union européenne. L'UE cherche à réduire sa dépendance au gaz russe et craint des perturbations dans les approvisionnements transitant par l'Ukraine pendant la période hivernale à cause du conflit entre Moscou et Kiev.
La Russie avait décidé d'accorder à l'Ukraine fin 2013 une réduction de prix, sur laquelle elle est revenue après l'arrivée au pouvoir des pro-européens à Kiev fin février. Depuis, les autorités ukrainiennes refusent de payer et Gazprom a cessé toute livraison mi-juin.
