La bataille entre les pilotes d'Air France et leur direction autour du développement de la filiale à bas coût de la compagnie, Transavia, était toujours vive jeudi. Six avions sur dix devaient rester bloqués sur le tarmac, comme les trois jours précédents.
Depuis lundi, le mouvement est massivement suivi, par 60% des pilotes selon la direction (75% d'après le SNPL AF Alpa, syndicat majoritaire). Autant de grévistes se sont déclarés pour jeudi, selon la compagnie, malgré un appel du Premier ministre Manuel Valls à "arrêter cette grève".
En conséquence, seuls quatre avions sur dix (42%) devaient décoller dans la journée, une proportion similaire à celle de la veille. Et les pilotes ont l'air déterminés à continuer.
"La profession est derrière nous, la mobilisation est forte, cela montre que notre combat est juste", a déclaré mercredi Jean-Louis Barber, président du SNPL AF Alpa (syndicat majoritaire).
Pour réagir à la concurrence toujours plus vive de transporteurs à bas coût, le groupe Air France-KLM veut développer la flotte de Transavia en France en attirant des volontaires d'Air France. Il veut aussi ouvrir de nouvelles bases Transavia en Europe dès 2015, avec des pilotes sous contrats locaux.
Les pilotes ne se disent pas hostiles à la croissance de la low cost. Mais ils conditionnent leur soutien à la mise en place d'un contrat de pilote unique pour toutes les compagnies du groupe Air France (Air France, Transavia, Hop!), qui préserve leurs conditions de travail, plutôt avantageuses.
La future Transavia Europe attise davantage leurs craintes encore: les syndicats redoutent du "dumping social" au sein du groupe et des transferts, à terme, de lignes vers la low cost européenne. Jusqu'à présent, Air France n'a pas réussi à rassurer les pilotes sur ses projets. Les négociations devaient reprendre jeudi à 10h00.
Clik here to view.
