Les pilotes d'Air France ont cessé dimanche leur grève après quatorze jours d'un conflit coûteux. Ils ont fait plier la direction sur un projet de développement de la compagnie à bas coût Transavia, mais ils ont échoué sur d'autres revendications. Le trafic sera normalisé au mieux dès mardi.
La direction d'Air France s'est dite "soulagée", mais elle a déploré l'absence d'accord. Elle dit avoir perdu chaque jour "20 millions d'euros" (près de 25 millions de francs). Le premier ministre français Manuel Valls s'est aussi félicité de la fin d'une grève "incomprise", qui "pénalisait les usagers, l'entreprise et l'économie du pays".
La moitié des avions d'Air France étaient cloués au sol depuis le 15 septembre. La compagnie, dont le trafic n'était assuré qu'à 45% dimanche, prévoit un retour à la normale "progressivement"à partir de mardi.
Le SNPL, syndicat de pilotes majoritaire, a annoncé l'arrêt du mouvement dimanche après l'échec d'une énième négociation sur Transavia France. Elle portait sur la revendication d'un contrat unique pour tous les pilotes d'Air France et ses filiales, dont Transavia, afin de préserver les avantages de leur statut actuel.
Les discussions vont se poursuivre "dans un cadre plus serein", a déclaré le porte-parole du SNPL, Guillaume Schmid.
Le Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf) a toutefois annoncé dimanche maintenir son préavis de grève. Il attend une réponse écrite de la direction sur les contre-propositions qu'elle a avancées lors de ces négociations.
La semaine passée, la direction avait lâché du lest. Elle a renoncé au projet Transavia Europe, dont les pilotes craignaient qu'il n'incite au "dumping social" avec des contrats à statut local, variant selon les pays.
Il n'est plus question pour la direction de bouger sur le développement de Transavia France, sauf à enterrer un projet jugé "stratégique" pour le groupe Air France-KLM, en restructuration financière depuis trois ans. La direction évoque la création de 1000 emplois, dont 250 pour des pilotes.
Actuellement, un pilote moyen-courrier d'Air France gagne l'équivalent de 190'000-240'000 francs bruts par an, pour une moyenne de 600 heures de vol. Un commandant de bord chez Transavia touche entre 167'000 et 193'000 francs pour 700-800 heures de vol.
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