Sur son profil Facebook, le conseiller national PLR Christian Lüscher a posté une photo le montrant accoudé sur les cartons contenant les signatures de l’initiative visant à «protéger la sphère privée financière». Déposée la semaine dernière avec 117 000 signatures, elle vise à ancrer dans la Constitution le maintien du secret bancaire à fins fiscales pour les contribuables domiciliés en Suisse.
L’avocat genevois est l’un des principaux promoteurs de ce texte qui cherche à arrêter le démantèlement du secret bancaire entamé en 2009 et qui n’a pas encore trouvé son épilogue. Il est accompagné du banquier zurichois Thomas Matter et de plusieurs autres politiciens de la droite du PDC et du PLR, ainsi que de l’UDC.
Mais, surprise? L’Association suisse des banquiers «s’en distancie». Pourtant, on aurait pu imaginer les banques folles d’enthousiasme à l’idée de défendre le système qui a assuré leur fortune si longtemps. Au contraire. Dans un communiqué, l’association faîtière dénonce un projet qui entravera le développement des banques, les exposera à de nouveaux risques et, pire encore, les transformera en agents du fisc.
La Paradeplatz se montre décidément bien ingrate envers Christian Lüscher, Thomas Matter et leurs amis. Tous se sont pourtant distingués par leur défense zélée de la place financière suisse. Mais de toute évidence, leur vision correspond à celle des petites banques qui tablent encore sur l’évasion fiscale pour faire leur beurre. Or, les grandes institutions n’ont plus qu’une idée en tête: faire une croix sur le passé pour assurer leur expansion internationale.
