Le réseau social américain Twitter a fait savoir lundi que son chiffre d'affaires du 4e trimestre pourrait être inférieur aux anticipations. Cette annonce a provoqué une chute de 10,48% du titre, à 43,47 dollars, vers 22h10 GMT (00h10 heure suisse), dans les échanges électroniques suivant la clôture.
Le groupe a annoncé après la fin de la séance une nouvelle perte nette de 175 millions de dollars pour le troisième trimestre, presque triplée comparé à un an plus tôt (-65 millions). Twitter n'a toutefois jamais dégagé un dollar de bénéfice depuis sa naissance en 2006, et c'est à l'aune de sa croissance que ses performances sont évaluées. Or les indications fournies lundi sont mitigées.
Le groupe peut certes se féliciter d'avoir plus que doublé ce trimestre son chiffre d'affaires (+114% à 361 millions de dollars) et ses recettes publicitaires (+109%). Le chiffre d'affaires a même dépassé de 10 millions de dollars le consensus du marché, et Twitter a relevé sa prévision pour l'ensemble de l'année à 1,365-1,375 milliard de dollars, contre 1,31-1,33 milliard espérés jusqu'ici.
Mais sa prévision pour le quatrième trimestre (440 à 450 millions) est un peu décevante pour le marché, qui visait jusqu'ici le haut de cette fourchette (448 millions).
Le nombre d'utilisateurs mensuels, une variable clé pour les investisseurs, a pour sa part augmenté de 13 millions sur le trimestre pour atteindre 284 millions fin septembre, après un gain de 16 millions sur les trois mois précédents.
Un autre indicateur très suivi et censé refléter l'intérêt pour le réseau, le nombre de consultations de la "timeline" (le fil où les abonnés lisent les messages d'autres utilisateurs) affiche également un petit ralentissement, avec une croissance de 14% sur un an, à 181 milliards (après +15% au deuxième trimestre).
"La croissance du nombre d'utilisateurs est modérément encourageante, mais je veux voir mieux", a réagi Nate Elliott, un analyste du cabinet de recherche Forrester. "Ils ont besoin que les gens utilisent le site tous les jours", a-t-il ajouté. Le grand concurrent "Facebook donne constamment aux gens de nouvelles raisons de revenir sur le site, Twitter a besoin de faire cela davantage".
