Les Bourses de Hong Kong et de Shanghai ont lancé lundi un dispositif de connexion offrant un accès sans précédent aux marchés financiers chinois. Mais les petits porteurs shanghaïens se montraient réticents à risquer leur épargne sur la nouvelle plate-forme.
La plate-forme "Connect" devrait voir jusqu'à trois milliards d'euros (2,9 milliards de francs) transiter chaque jour dans les deux sens. Elle permet aux investisseurs internationaux d'avoir accès directement, via Hong Kong, à des titres cotés à Shanghai, et aux Chinois d'acheter des actions cotées à Hong Kong.
C'est un moment "historique", a commenté Charles Li, le directeur général du HKEx, l'opérateur de la Bourse hongkongaise, en lançant officiellement le dispositif. Le président de la Bourse Chow Chung Kong a lui estimé qu'il s'agissait d'une "percée en vue de l'ouverture du marché financier chinois".
Les transactions financières dans les deux sens pourront représenter au total jusqu'à 3,05 milliards d'euros environ par jour. "Cela va sans aucun doute changer la donne, cela apporte une nouvelle dimension au marché, et une nouvelle dynamique", a analysé Jackson Wong, directeur adjoint du Simsen International Financial Group de Hong Kong. C'est du "gagnant-gagnant", a-t-il ajouté.
"Connect" rendra possible pour la première fois la détention directe d'actions chinoises pour n'importe quel investisseur étranger. Auparavant, seuls quelques gestionnaires de fonds sélectionnés pouvaient investir, de façon restreinte, sur les marchés chinois.
Le nouveau dispositif n'a toutefois pas reçu le même accueil dans les deux places boursières. Lundi à 14h00 (07h00 en Suisse), les investisseurs hongkongais avaient épuisé tout leur quota de titres sur la marché de Shanghai. Mais les investisseurs du continent n'avaient utilisé qu'un dixième du leur à Hong Kong.
"Les transactions sont beaucoup plus importantes dans le sens sud-nord. Cela montre que les investisseurs chinois ne se jettent pas aveuglément sur les actions de Hong Kong. Ce n'est pas un mauvais signal", a commenté Jackson Wong, de Simsen International Financial Group.
De l'avis des analystes, c'est un moyen bienvenu de diversifier l'épargne chinoise, qui pour l'instant nourrit surtout la spéculation immobilière et la "finance de l'ombre", faute de véritables alternatives.
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