UBS prédit de nouveaux écarts entre les économies du monde en 2015. Pour les experts du numéro un bancaire helvétique, la Suisse restera un point "lumineux" en Europe, en dépit de l'exposition de son commerce extérieur à la zone euro atone.
La croissance inégale du produit intérieur brut (PIB) et les politiques monétaires divergentes vont marquer l'année à venir, prévoient à leur tour les spécialistes d'UBS dans leur rapport sur les perspectives d'investissements publié mardi. En outre, les crises géopolitiques ont refait surface.
L'Europe a déçu en 2014, écrit UBS. Le tableau reste mitigé pour l'an prochain. Le Royaume-Uni, l'Allemagne et les pays de la périphérie comme l'Espagne seront plus dynamiques. En France et en Italie en revanche, les lentes réformes tarderont à porter leurs fruits.
Pour 2015, le PIB de la zone euro devrait progresser autour de 1,2%, selon UBS. La Banque centrale européenne (BCE), contrairement à son homologue américaine, maintiendra sa politique accommodante. Elle pourrait passer "à un assouplissement quantitatif complet si les chiffres de l'inflation ne s'améliorent pas".
L'économie helvétique, quant à elle, a été soutenue "par une compétitivité élevée, de faibles taux d'intérêt, une immigration importante et un marché immobilier en pleine effervescence", indique l'économiste en chef d'UBS pour la Suisse, Daniel Kalt. Ces conditions favorables devraient persister malgré l'anémie de la zone euro, estime-t-il.
Pour rappel, suite au remaniement de la comptabilité nationale, UBS a révisé en novembre ses prévisions pour le pays. La banque escompte désormais une expansion du PIB de la Suisse de 1,6% en 2014, contre 1,3% auparavant. Pour 2015, elle a abaissé son pronostic de 1,6% à 1,4%.
Les Etats-Unis afficheront la plus forte accélération, avec une croissance estimée de 2,2% cette année puis de 2,9% la suivante. La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait relever ses taux d'intérêt en 2015, "graduellement et avec prudence", anticipe encore UBS.
Les marchés émergents se verront, eux, pénalisés par l'appréciation du dollar et la baisse des prix des matières premières. L'Asie/Pacifique devrait croître de 5,7% l'an prochain et dépasser ainsi l'Amérique latine (1,4%). La Chine va ralentir à un "rythme plus soutenable", inférieur à 7%.
