Les Suisses s’enorgueillissent volontiers de Jorge Lemann. Non pas qu’il soit très connu, cet Helvète résidant au Brésil. Mais son empire, Anheuser-Busch InBev, l’est, car il couvre le plus vaste réseau mondial de brasseries avec des marques comme Budweiser, Corona, Stella Artois ou Leffe. Bref, c’est un roi de la bière, dont les affaires prospèrent. Il est aussi un prince des marchés financiers: en cinq ans, la valeur boursière de son groupe a doublé pour atteindre 14 milliards de dollars. Ce qui a contribué à élever sa fortune personnelle à 25,5 milliards de francs, selon le ranking de Bilan, qui la classe au 3e rang de Suisse. Le régime fiscal a aussi aidé. Domicilié en Belgique, Anheuser-Busch InBev a réussi à ne pas payer, en toute légalité, le moindre centime d’impôt dans le plat pays l’an dernier, malgré un bénéfice annoncé de 1,7 milliard d’euros. On n’est pas riche complètement par hasard.
