Standard & Poor's a maintenu vendredi la note AAA de la Grande-Bretagne. Dans le même temps, l'agence de notation a estimé que le déficit budgétaire britannique serait sans doute supérieur aux prévisions du gouvernement et qu'une augmentation de la fiscalité pourrait se révéler nécessaire.
Le ministre des Finances, George Osborne, a déclaré au début du mois qu'il voulait rééquilibrer le budget dans les années à venir, mais sans alourdir la fiscalité. S&P, la seule des trois grandes agences de notation à n'avoir pas privé Londres de son "triple A", estime qu'il faudra peut-être élargir l'assiette de l'impôt.
Peu après Standard & Poor's, Fitch a à son tour confirmé sa note affectée à la Grande-Bretagne, à "AA+", avec une perspective stable. "Nous pensons que la consolidation budgétaire à venir finira bien prendre le chemin d'une hausse des recettes (...)", estime S&P dans un communiqué.
L'agence de notation voit le déficit budgétaire s'établir à un total représentant 5,4% du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l'année calendaire 2014 et anticipe un ratio revenu à 3% vers 2017. Pour cette année-là, le gouvernement table sur un déficit de 1%, Londres prévoyant un budget à l'équilibre au cours de l'exercice 2018-2019.
Selon Frank Gill, chargé des dettes souveraines chez S&P, le vainqueur des élections législatives de mai prochain n'aura pas d'autre choix que de réfléchir à des manières d'augmenter les recettes fiscales.
Le parti travailliste, actuellement dans l'opposition, a dit vouloir traiter le problème du déficit budgétaire de "manière équitable", annonçant notamment qu'il réinstaurerait une tranche d'imposition de 50% pour les revenus les plus élevés.
La note AAA et la note A-1+ assignée à la dette à court terme, également confirmée, sont assorties d'une perspective stable. La probabilité d'un déclassement dans les deux années à venir est ainsi inférieure à un tiers, précise l'agence.
L'économie britannique, saine et diversifiée, continue de faire preuve d'une grande souplesse, juge S&P, qui prévoit une croissance de plus de 3% cette année et de 2,7% en 2015. L'agence prévient toutefois qu'une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne se traduirait par un affaiblissement de ses perspectives économiques.
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