C’est un début en fanfare. Dans la nuit du 1er au 2 janvier, le dollar a crevé le plafond de la parité avec le franc suisse, pour la première fois depuis plus de quatre ans. C’est en effet le 1er décembre 2010 qu’il avait plongé sous la barre du franc, au point de chuter à 72 centimes au plus fort de la crise des dettes publiques en août 2011.
La hausse actuelle n’est qu’un début. Elle devrait se poursuivre durant les douze à quinze mois à venir, anticipent les experts. Elle s’exprime face à pratiquement toutes les monnaies principales, à commencer par l’euro. L’année a été inaugurée par un passage du billet vert sous la barre de 1,20 euro, pour la première fois depuis février 2006.
Les causes sont connues: la croissance économique américaine contraste avec le marasme des autres grandes économies, à commencer par celle de la zone euro. La fin de la politique monétaire expansive de la Fed augure une hausse des taux d’intérêt, stimulant l’attractivité des placements en dollars. Par contraste, la BCE va accroître sa politique expansive, réduisant encore les rendements des placements.
Ce renforcement du billet vert fait le jeu de l’économie suisse, qui voit les prix de ses produits baisser dans les pays où elle les écoule en dollars (partout dans le monde sauf en Europe). En revanche, cette hausse accroît la pression sur la BNS, qui engage des fortunes pour maintenir le taux plancher de 1,20 franc pour 1 euro afin de ne pas fragiliser l’économie nationale face à son principal marché.
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