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La chronique de Peter Bodenmann: Syriza, trop raisonnable déjà?

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Jeudi, 15 Janvier, 2015 - 05:59

Entre 1939 et 1945, les Allemands ont réduit en ruine et en cendres presque toute l’Europe. Soixante millions de personnes ont perdu la vie, 6 millions de juifs, des Sinti, des Roms et des communistes ont été éliminés dans des camps de concentration. En 1953, l’Allemagne avait financièrement le dos au mur. A Londres, vingt pays ont divisé la dette allemande par deux. Les Grecs ont aussi participé à cette réduction de la dette, alors même que les Allemands avaient envahi et saccagé leur pays. Sans avoir, à ce jour, proposé ne serait-ce qu’un franc de réparation.
La Grèce est aujourd’hui endettée à hauteur de 380 milliards de francs. Une dette qui augmente sans cesse parce que la politique d’économies décrétée par l’Allemagne pousse le pays dans le chômage et la misère. Et voilà que des élections se profilent. Il n’est pas exclu que la coalition de partis Syriza, avec son candidat de combat Aléxis Tsípras, devienne de justesse le premier parti.

Ce front social uni est-il furieusement de gauche? On dirait que c’est le contraire. Les entreprises et oligarques grecs ont bénéficié du paradis fiscal luxembourgeois. Jusqu’ici, Syriza et ses médias n’ont guère cloué les fraudeurs fiscaux au pilori. Quiconque entend accéder au pouvoir demain s’accommode aujourd’hui du capital national et du président de la Commission, Jean-Claude Juncker. De l’obéissance préventive dans l’espoir d’un compromis historique de quelque nature qu’il soit.

Les propositions de Syriza en matière de réduction de la charge de la dette ne sont pas moins raisonnables:

Point 1: la Grèce reste membre de l’UE. Pas question d’un «Grexit».

Point 2: les Grecs rémunèrent et amortissent 150 milliards de dettes. Les 230 milliards restants sont pris en charge par la BCE sous forme de prêts sans intérêts.

Point 3: le remboursement de ces 230 milliards de francs commence dès que le montant de ces dettes ne représentera nominalement plus que 20% du PIB grâce à la croissance économique et à l’inflation.

Une proposition plus que raisonnable. Tout le monde sait qu’il faudra en venir à une remise de dette. Et qu’on y viendra. Les néolibéraux veulent la retarder autant que possible pour garder les pays de l’UE sous leur joug. Une victoire de Syriza serait un pas dans la bonne direction. Geórgios Andréas Papandréou tente de l’empêcher. Il est toujours président de l’Internationale socialiste. Dont est membre le PS suisse.

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