Le chef de file de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, a affirmé vendredi que certains pays allaient devoir faire plus d'efforts sur le plan budgétaire. Les budgets de chacun ont été discutés à Bruxelles lors d'une réunion inédite de l'Eurogroupe.
"Il y a des risques (de dérapages) pour tous les pays. Certains vont certainement devoir faire plus d'efforts", a estimé M. Dijsselbloem.
Les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis pour discuter des avis formulés la semaine dernière pour la toute première fois par la Commission européenne sur les budgets des pays de l'Union monétaire.
Aucun n'a frontalement remis en cause le jugement de la Commission, même s'il y a eu "une discussion franche et en profondeur", selon le communiqué publié à l'issue de cette réunion.
Les ministres des Finances ont entériné le fait que cinq pays de la zone euro risquaient de ne pas respecter les exigences du pacte de stabilité, le corset budgétaire qui impose des limites en terme de déficit public et de dette. Sont concernés l'Italie, l'Espagne, Malte ainsi que le Luxembourg et la Finlande.
De leur côté, Madrid et Rome "préparent de nouvelles mesures" budgétaires et structurelles, ont fait savoir leurs ministres des Finances à leurs homologues. Si son projet de budget a été validé, la France doit de son côté faire des efforts supplémentaires.
Dans son avis sur la France, Bruxelles avait estimé qu'elle ne disposait pas de marge de manoeuvre en cas de dérapage l'an prochain. "Si des ajustements étaient nécessaires, nous les réaliserions", a assuré vendredi M. Moscovici, selon lequel la France fait partie des pays dont la situation budgétaire est "jugée parmi les plus positives".
M. Dijsselbloem s'était montré particulièrement sévère vendredi dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt. "Ce qui a été décidé à Paris jusqu'ici n'est clairement pas suffisant. Il est évident que la France doit faire davantage", avait-il déclaré.
La France a obtenu de Bruxelles un délai de deux ans, soit jusqu'en 2015, pour ramener son déficit public sous la barre des 3% du PIB. En échange, elle doit mettre en oeuvre un certain nombre de réformes, sur les retraites et le marché du travail notamment.
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