La place financière helvétique reste attrayante en dépit de la fin du secret bancaire, estime Boris Collardi, directeur général de Julius Baer. "Beaucoup de clients étrangers régularisent leur situation fiscale, puis laissent leur argent en Suisse, parce qu'ils n'ont pas confiance dans leur gouvernement."
Cette situation constitue plus que jamais un avantage pour la Suisse vis-à-vis de l'étranger, a indiqué le Vaudois dans une interview parue jeudi dans l'hebdomadaire alémanique "Weltwoche". De plus, la longue expérience en matière bancaire représente toujours une force.
"C'est une richesse immatérielle. Les clients étrangers viennent en Suisse en raison de la stabilité du pays, de la tradition et de la culture. A l'avenir, le service, le professionnalisme et la performance seront les facteurs de succès", a expliqué Boris Collardi.
Selon lui, les banques en Suisse doivent désormais régler le passé. Le patron de l'établissement privé zurichois relève que le problème est qu'elles ont perdu de leur autonomie avec l'intervention croissante du politique dans la régulation, ce qui limite la marge de manoeuvre.
L'influence des banques est modeste, ajoute Boris Collardi. "Pour la suite, nous devrons rétablir le lien de confiance entre les mondes politique et économique."
