Le groupe saint-gallois Holcim et son concurrent français Lafarge ont annoncé lundi leur fusion pour créer un géant mondial du ciment. Il n'y aura aucune fermeture d'usine, ont assuré ses responsables. Le nom de la nouvelle entité sera LafargeHolcim.
LafargeHolcim devrait voir le jour au cours du premier semestre 2015. L'entité comptera quelque 100'000 salariés dans le monde. Sur la base des chiffres 2013, la multinationale basée en Suisse devrait afficher un chiffre d'affaires de 38,6 milliards de francs et un EBITDA de 7,8 milliards.
L'opération a été acceptée à l'unanimité par le conseil d'administration des deux multinationales, écrivent Holcim et Lafarge dans un communiqué commun. Le nouveau groupe prévoit d'ores et déjà des désengagements afin de remplir les attentes des autorités de la concurrence.
Selon le communiqué, ces désinvestissements représenteront entre 10 et 15% du résultat d'exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA) et un chiffre d'affaires de 6 milliards de francs.
LafargeHolcim sera dirigé par le patron de Lafarge, Bruno Lafont, alors que le président désigné du conseil d'administration de Holcim, Wolfgang Reitzle, prendra la tête de l'organe de surveillance du nouveau géant.
Le conseil d'administration sera composé d'autant de représentants des deux partenaires, à savoir sept pour Holcim et sept pour Lafarge. La transaction se fera par l'entremise d'un échange d'actions, dans lequel Holcim proposera aux actionnaires de Lafarge un titre Holcim pour chaque action du groupe français.
La fusion ne mènera à aucune fermeture d'usine, ont assuré lors d'une conférence téléphonique le président du conseil d'administration d'Holcim Rolf Soiron et Bruno Lafont, directeur général de l'entité fusionnée LafargeHolcim.
"Nous ne fusionnons pas pour radicalement restructurer le groupe", a déclaré M. Lafont. Par le passé, Holcim et Lafarge avaient en effet déjà assaini leurs unités. Cela n'exclut toutefois pas que le nouveau groupe revoie ses structures de manière continue, a-t-il précisé.
Les deux sociétés présentent des positions complémentaires. Le cimentier français est solidement implanté en Afrique et au Proche-Orient, Holcim s'étant lui développé en Amérique latine et dans les pays émergents, moteurs de la demande au regard de leur croissance démographique et des besoins en infrastructures qui en découlent.
Ce mariage représente la plus importante opération du genre depuis celle ayant uni l'an passé le géant minier zougois Xstrata à son voisin actif dans les matières premières Glencore.
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