De gros risques pèsent sur la production pétrolière de l'Irak, alors même que ce pays est censé fournir une part significative de l'offre supplémentaire attendue sur le marché d'ici à 2019, relève dans un rapport publié mardi par l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Les projections de moyen terme de l'AIE attribuent au seul Irak trois cinquièmes de la hausse de la production mondiale attendue d'ici 2019, selon ce rapport sur le marché pétrolier. L'Irak doit augmenter son volume de production de 1,28 million de barils par jour d'ici cette date.
Mais cette estimation "est sujette à de gros risques", notent les experts de l'organisation, évoquant "des institutions faibles, une bureaucratie lourde, une résurgence dramatique de la violence dans le sillage de la guerre civile en Syrie, qui culmine à l'heure où nous écrivons dans une campagne militaire rapide d'insurgés sunnites".
Les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont emparés en quelques jours la semaine passée de plusieurs villes irakiennes et continuaient leur avancée lundi.
Dans une moindre mesure, la production dans d'autres pays de l'Opep soulève aussi des interrogations alors que "les inquiétudes sur la sécurité" et "les risques d'investissement" ont découragé certaines majors internationales.
Les pays de l'Opep resteront "un fournisseur vigoureux du marché", mais feront face à "de forts vents contraires pour augmenter leurs capacités", selon l'Agence.
L'Amérique du Nord en revanche, essentiellement les Etats-Unis, "a la capacité de devenir un exportateur net de pétrole", du fait du boom du pétrole de schiste (light tight oil, ou LTO), dont le pays devrait produire à l'horizon 2019 5 millions de barils/jour, environ le double du volume de 2013.
"Un certain nombre de pays vont tenter de répliquer le succès américain" en la matière, prédit l'AIE, citant le Canada, la Russie ou encore l'Argentine.
La demande de pétrole pour sa part va continuer à croître dans les années à venir, de 1,3% par an selon les estimations de l'AIE, pour atteindre 99,1 millions de barils/jour à cet horizon.
