L'Etat français a conclu dimanche un accord avec Bouygues pour pouvoir entrer au conseil d'administration d'Alstom dès que l'alliance avec General Electric sera finalisée. Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg l'a annoncé à la télévision France 2.
L'Etat s'est donné environ deux ans pour racheter les 20% du capital qu'il convoite à Bouygues ou sur le marché et devenir le principal actionnaire d'Alstom. Entre-temps, Bouygues lui cède ses droits de vote au conseil d'administration, précisent Bouygues et Bercy dans des communiqués séparés.
"Nous avons un accord qui a été conclu cet après-midi et qui permet à l'Etat de devenir le principal actionnaire d'Alstom, à hauteur de 20% comme prévu", a indiqué le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg sur France 2.
"Nous avons une option d'achat que Bouygues nous a consentie, qui nous permet d'acheter lorsque le prix sera le plus bas possible car nous ne souhaitons pas dépenser inconsidérément le patrimoine des Français", a-t-il ajouté.
L'Etat veut acheter au prix du marché, actuellement 28 euros. De son côté, Bouygues estime que le cours du titre ne reflète pas la valeur de l'entreprise et souhaite vendre 35 euros. Durant ces 20 mois, il parie sur une hausse des cours, qui conduira l'Etat dans le cadre de ces options à lui acheter ses titres sur une base de 35 euros qui sera alors le prix du marché.
L'entrée au capital et au conseil d'administration se fera une fois finalisée l'alliance entre Alstom et GE, soit après consultation des instances représentatives du personnel, du feu vert des régulateurs et de l'approbation des actionnaires. Cela pourrait ne pas intervenir avant "la fin du premier trimestre 2015", indique une source proche du dossier.
Vendredi, le gouvernement s'était prononcé en faveur du projet de l'américain face à celui du tandem germano-nippon Siemens/Mitsubishi Heavy Industries. Il avait annoncé, dans le même temps et à la surprise générale, qu'il comptait devenir l'actionnaire principal d'Alstom afin d'exercer sa "vigilance patriotique", selon les mots de M. Montebourg.
Mais sans attendre l'annonce d'un accord entre Bouygues et Bercy, Alstom dessinait déjà les futurs contours de sa nouvelle entité. "Si ce projet était mené à bien, Alstom se concentrerait sur ses activités dans le domaine du transport et sur son alliance avec GE dans le domaine de l'énergie" et utiliserait le produit de la cession notamment "pour renforcer ses activités transport".
Clik here to view.
