Le groupe américain de pharmacies Walgreens a annoncé son intention d'acquérir les 55% qu'il ne possédait pas encore de l'européen Alliance Boots. Il a en revanche renoncé à transférer son siège à Berne pour des raisons fiscales, et devrait rester à Chicago, aux Etats-Unis.
Walgreens avait déjà acquis en 2012 45% d'Alliance Boots, spécialisé dans la distribution de produits pharmaceutiques. Le groupe américain avait trois ans pour exercer une option afin d'acquérir le reste.
Le groupe espère finaliser l'opération au 1er trimestre 2015. Walgreens va payer 5,29 milliards de dollars (4,82 milliards de francs) pour acquérir les 55% d'Alliance Boots. Il avait déjà payé 6,7 milliards de dollars en 2012 pour s'emparer des 45% initiaux. La période pendant laquelle Walgreens pouvait exercer son option a été avancée et court désormais entre le 5 août 2014 et le 5 février 2015.
Le groupe a précisé dans un communiqué que le siège social du nouveau groupe Walgreens Boot Alliance serait installé à Chicago (Illinois). Les opérations commerciales de Boots Alliance resteront toutefois basées à Nottingham, au Royaume-Uni.
"Le groupe a conclu qu'il n'était pas dans les meilleurs intérêts à long terme de nos actionnaires de tenter de transférer notre domicile fiscal hors des Etats-Unis", a déclaré le directeur général de Walgreens, Greg Wasson, cité dans un communiqué.
Le groupe américain aurait pu profiter de l'opération pour notamment délocaliser son siège social à Berne. Alliance Boots est en effet installé dans la capitale suisse depuis qu'il a été racheté en 2007 par AB Acquisitions Limited, qui comprend notamment le fonds d'investissement américain KKR (Kohlberg Kravis Roberts).
Mais cette possibilité a suscité la colère d'élus démocrates, y compris du sénateur de l'Illinois Richard Durbin, un proche du président Barack Obama.
Plusieurs groupes américains ont profité récemment d'acquisitions pour tenter de déménager leur siège fiscal dans des pays où la fiscalité des entreprises est plus favorable qu'aux Etats-Unis. Cette pratique, l'"inversion fiscale", est de plus en plus mal vue à Washington.
