Qui a dit que les banques n’étaient pas prêteuses? Les esprits chagrins rappelleront que le volume de financement des entreprises n’a cessé de diminuer en Europe pour quasiment se tarir depuis 2008, en particulier en France. Vrai, mais pas pour tout le monde.
Xavier Niel, par exemple, le patron du groupe de télécommunications Iliad, a annoncé cette semaine vouloir racheter l’opérateur américain T-Mobile – cinq fois plus gros que lui – dans un deal à 15 milliards de dollars. Comment financera-t-il cette opération ambitieuse? Presque entièrement par crédit bancaire. Comme fonds propres, le Français avancera 1 milliard de sa fortune personnelle. Effet de levier? 1500%. HSBC et BNP Paribas seraient les principaux pourvoyeurs, selon le magazine Challenge.
Xavier Niel suit les traces d’un autre frenchie ami des banques, Patrick Drahi. En avril dernier, le patron de Numericable avait emprunté 16 milliards d’euros pour racheter l’opérateur SFR. Il s’agissait alors de la plus importante émission de dette spéculative depuis la faillite de Lehman Brothers en 2008. Xavier Niel n’est donc pas parvenu à battre ce record.
A noter que Xavier Niel et Patrick Drahi ont un autre point commun: celui d’aimer la presse. Le premier est actionnaire du Monde, le second vient de «sauver» Libération. Des journaux qui ont tous deux salué l’ambition des milliardaires, mais sans trop regarder sous le capot.
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