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A nos lecteurs

Jeudi, 18 Septembre, 2014 - 06:00

«L’Hebdo» et le journal «Le Temps» vont-ils fusionner? Quelles conséquences le rapprochement des deux titres dans une même salle de rédaction aura-t-il sur leur contenu? Et, plus largement, comment interpréter les chiffres récents, qui montrent un recul assez général du lectorat de la presse papier? Ces questions, vous avez été nombreux à nous les poser ces derniers jours à la suite du feu vert donné par la Commission de la concurrence (Comco) à la reprise du Temps par notre éditeur, le groupe Ringier.

Depuis plus de vingt ans, on tente de saisir les implications de la révolution numérique pour les médias. Depuis quelques mois seulement, on assiste à un véritable basculement. C’est dans ce contexte qu’il faut envisager l’avenir des titres de presse, y compris le nôtre (lire le dossier de Luc Debraine et François Pilet en page 30).

En comparaison internationale, la Suisse jouit d’une situation plutôt enviable. Les journaux et les magazines n’ont pas été, comme chez nos voisins, rachetés par des groupes actifs dans l’armement, l’industrie du luxe ou la banque. Les éditeurs helvétiques font des bénéfices et disposent du muscle financier pour négocier la transition. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils refusent catégoriquement l’aide étatique, comme celle proposée la semaine dernière dans un rapport publié sous l’égide du Conseil fédéral.

Pour Ringier, la reprise du Temps est l’affirmation d’une confiance intacte dans l’écrit. Avec l’ambition de créer en Suisse romande un pôle de presse de qualité.

Fusionner les deux titres, alors? Non, il n’en est pas question! Ce serait d’abord une aberration arithmétique, puisque Le Temps et L’Hebdo comptent moins de 10% d’abonnés communs. Le bon sens exige au contraire le maintien des deux identités propres. Pour des raisons économiques, donc, mais aussi pour cultiver la diversité et la polyphonie qui font la richesse du paysage médiatique romand. Pas question de suivre le modèle du Monde et de son supplément du week-end M, le magazine du Monde, par exemple.

D’aucuns répètent volontiers que Le Temps est désormais solidement en mains alémaniques, alors qu’une issue différente semblait possible. C’est oublier un peu vite que le groupe Ringier est actif en Suisse romande depuis près d’un siècle. Avec, en 1921, le lancement du magazine L’illustré. Et, en 1981, la création d’un newsmagazine, L’Hebdo, auquel les éditeurs du cru ne croyaient guère. Dans cette ère qui s’ouvre, il s’agit d’imaginer une sorte de laboratoire du journalisme de demain. Ni plus, ni moins (lire aussi en page 34).

A l’heure où l’internet démultiplie les offres d’information, l’identité des titres, la confiance encapsulée dans leur marque propre restent leur capital le plus précieux. A condition de réussir le pari de la qualité. Non pas en s’accrochant exclusivement aux recettes d’hier – nos publications ne sont pas des monuments en péril à conserver en l’état. Mais en mettant à profit les nouveaux outils et les divers canaux à disposition des journalistes. Et, bien entendu, de leurs lecteurs.

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