Les Européens ont accordé vendredi à la Grande Bretagne la possibilité de différer après les élections générales de mai 2015 le paiement d'une rallonge de 2,1 milliards d'euros au budget européen pour 2014. Ils n'ont pas caché leur exaspération face au chantage exercé par David Cameron.
La somme était due dans sa totalité au 1er décembre 2014, ce que Londres contestait vivement. Deux échéances ont été fixées, à juillet et septembre 2015, a indiqué une source européenne.
"C'est un réel succès", s'est félicité le ministre britannique des Finances George Osborne en commentant l'accord négocié avec ses homologues européens à Bruxelles.
"Nous avons obtenu de payer en deux fois au cours de la seconde moitié de l'année prochaine et si des erreurs sont constatées dans le calcul de l'ajustement, l'argent nous sera rendu", a-t-il expliqué. "L'accord satisfait tout le monde, au détriment de personne", a-t-on commenté dans les autres délégations. Mais certains n'ont pas caché une leur irritation face aux cris de victoire britanniques.
"Le montant de l'ajustement britannique n'est pas diminué", a insisté le ministre irlandais Michael Noonan. "Londres a seulement obtenu de différer le paiement au 1er septembre 2015, et de pouvoir le payer après les élections de mai", a expliqué un négociateur.
George Osborne s'est prévalu devant la presse que le montant de l'ajustement britannique serait ramené de 1,7 milliard de livres (2,1 milliards d'euros) à 850 millions de livres grâce au rabais accordé au Royaume Uni pour sa contribution. "Les Britanniques mélangent les choses. Le montant de l'ajustement à payer, c'est 2,1 milliards d'euros", a affirmé un négociateur.
"L'augmentation de la contribution britannique a pour corollaire l'augmentation du montant de son rabais et le fait est que le délai accordé à la Grande Bretagne pour solder le correctif va coïncider avec le versement du remboursement de son rabais", a synthétisé la commissaire en charge du Budget Kristalina Georgieva.
Les autres pays débiteurs, dont les Pays-Bas, qui devront régler un supplément de près de 700 millions d'euros, bénéficieront du même échelonnement, a précisé Mme Georgieva. La France et l'Allemagne profitent, elles, de la révision statistique à l'origine d'une modification des contributions des Etats-membres au budget communautaire.
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