Daniel Küng, le directeur de Switzerland Global Enterprise, organisme de promotion de la place économique helvétique, ressent depuis deux ou trois ans un "recul de l'intérêt des investisseurs étrangers pour la Suisse". Selon lui, le phénomène n'est pas nécessairement lié à la votation du 9 février, mais plutôt à un contexte général empreint "d'incertitudes".
"Les plus dérangeantes incertitudes sont liées aux possibilités données aux spécialistes étrangers de venir travailler en Suisse", souligne Daniel Küng dans un entretien paru dans "Le Matin Dimanche".
Pour le directeur de Switzerland Global Enterprise, "la Suisse reste bien placée pour l'accueil des entreprises étrangères, mais depuis deux ans, elles sont moins nombreuses à être venues. Avant, nous en avions environ 500 par an, aujourd'hui nous parlons de 300 sociétés."
A ses yeux, la Suisse peut conserver ses atouts en attirant des entreprises à forte valeur ajoutée et "pas des entreprises qui viennent seulement pour bénéficier de conditions fiscales favorables".
L'ex-Osec ne ressent pour l'heure aucun impact de la votation du 9 février contre l'immigration de masse en termes de promotion des exportations. "La force d'innovation, mais aussi tout ce qu'il y a à faire avec le swissness, soit la qualité, la nature cleantech des produits, le know-how continuent à être assez forts à l'étranger pour que nos entreprises continuent à prospérer", relève-t-il.
Si l'Europe reste le principal marché des sociétés suisses, Daniel Küng conseille aux entreprises de se diversifier davantage. "Pourquoi mettre toutes les exportations dans la même région ? Les six dernières années, les exportations vers l'Europe sont passées de 60% à 55% alors que, vers l'Asie, elles ont augmenté de 20% à 22%, fait remarquer le directeur de Switzerland Global Enterprise.
