Le géant du commerce, jusqu’ici concentré dans les produits culturels, se lance dans l’alimentaire aux Etats-Unis. Et dès l’année prochaine dans d’autres pays.
E-COMMERCE. Après les livres, l’électronique ou la musique, après le vin, les shampoings, les œuvres d’art et le Washington Post, Amazon part à la conquête d’un nouveau marché dans le commerce en ligne: la barquette de fraises, le litre de lait ou le steak de bœuf. Les camions verts, non pas de la Migros mais d’Amazon Fresh, ne circuleront sans doute pas tout de suite en Suisse, mais l’élan est donné. Depuis cinq ans, Amazon teste dans sa ville de Seattle un service de livraison à domicile – le jour même – de produits frais. Amazon Fresh vient de s’étendre à Los Angeles et devrait s’implanter à San Francisco d’ici à la fin de l’année.
Le service sera lancé dans une vingtaine de grandes agglomérations urbaines l’an prochain, aux Etats-Unis aussi bien qu’à l’étranger. Les dépôts d’Amazon sont progressivement équipés de locaux réfrigérés. L’intérêt de Jeff Bezos, le patron d’Amazon, pour le marché de l’alimentaire a étonné les spécialistes du domaine aux Etats-Unis. Le marché est certes gigantesque, mais ses marges sont faibles et le problème de la distribution le jour même très complexe. De plus, la concurrence pour la livraison à domicile bat déjà son plein aux Etats-Unis, en particulier avec le géant Walmart. Mais Amazon a pour lui une organisation logistique très efficace et l’intérêt de pouvoir livrer dans le même sac des produits à faibles et à grandes marges, comme des pommes et un appareil photo numérique. C’est aussi l’assurance de générer un trafic encore plus important sur le site d’Amazon, déjà très consulté, avec pour effet d’augmenter ses parts de marché dans d’autres catégories de produits. L’assise financière du numéro un du commerce en ligne lui permet enfin de tester cette nouvelle activité dans la durée et de pratiquer des prix inférieurs à ceux de la concurrence.
Clik here to view.
