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Banques régionales, victimes collatérales de la crise

Jeudi, 12 Septembre, 2013 - 05:56

Elles ont gagné des clients à la recherche de sécurité. Mais elles souffrent désormais du durcissement des règles.

Patricia Meunier

Elles n’ont pas été concernées par les offensives sur le secret bancaire. Elles échappent aux mesures les plus contraignantes de l’accord entre la Suisse et les Etats-Unis sur les avoirs non déclarés. Mais les banques régionales ne sont pas épargnées par les mesures de durcissement de la réglementation mises en place depuis 2009. Si leur modèle n’est pas remis en cause, elles doivent consentir elles aussi à de gros investissements pour assurer leur conformité. Les marges en sont d’autant plus comprimées.

Modèle simple. La Suisse compte 66 banques régionales comme la Caisse d’épargne et de Crédit Mutuel de Chermignon en Valais, la Caisse d’épargne Riviera dans le canton de Vaud ou encore la Hypothekarbank Lenzburg en Argovie. Parmi elles, 37 sont intégrées à RBA-Holding, un groupement mutualisant un certain nombre de tâches opérationnelles. Elles totalisent la somme au bilan respectable de 101 milliards de francs, deux fois et demie de plus que celui de la Banque cantonale vaudoise (BCV), le plus grand établissement de ce type en Suisse romande.

Ces établissements se concentrent principalement sur la collecte de l’épargne et l’attribution de prêts hypothécaires aux privés et aux entreprises de leur région. Leur grande force réside dans la connaissance du marché local. La plupart d’entre elles ont profité des incertitudes liées à la crise financière pour récupérer une masse d’avoirs placés dans les grandes banques notamment. «Nous développons des relations de proximité avec nos clients domiciliés en grande majorité en Suisse et évoluons sur un marché régional que nous connaissons bien», confirme Olivier Thibaud, directeur de la Caisse d’épargne d’Aubonne.

Elles apprécient également leur indépendance. «Nous sommes bien dotés en fonds propres. Notre taille est suffisante pour exercer notre activité et nous n’avons pas de volonté de fusionner», avance Antonio Circelli, directeur de la Caisse d’épargne de Nyon. Cette dernière a eu par le passé un accord avec la BCV pour constituer des liquidités en cas d’urgence, mais qui n’est plus d’actualité aujourd’hui.

Seule l’informatique est achetée à l’extérieur. Construire une solution propre en interne serait trop cher. Plusieurs banques régionales partagent une solution commune, comme Finnova.

Concurrence. La pression des exigences réglementaires et des coûts remet toutefois toujours plus en question leur indépendance. «Certains petits établissements souffrent de surcharge administrative et pourraient envisager de se regrouper à l’avenir», relève Antonio Circelli. L’élévation des exigences de fonds propres et le durcissement des règles d’octroi des hypothèques leur rendent la vie plus difficile. «Nous devons mobiliser 0,6% en plus de fonds propres pour les financements résidentiels, observe Alain Girardin, directeur du siège romand de Raiffeisen Suisse, qui poursuit: les banques cantonales qui bénéficient encore de garanties de l’Etat peuvent se refinancer à de meilleures conditions sur le marché.»

Tout comme les petites boutiques de gestion de fortune, certains établissements devront fermer ou fusionner. Les coopératives bancaires du groupe Raiffeisen, misant elles aussi sur une forte implantation locale, en ont déjà fait l’expérience.

On en comptait 1200 à la fin des années 80. Actuellement, elles ne sont plus que 320, exploitant quelque 1000 points bancaires.

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